"Les règles sont faites pour être franchies."
Je ne sais plus qui l’a dit, mais je sais exactement quand j’ai décidé d’y croire.
Nouadhibou, Mauritanie.
Le soleil décline. Le train du désert se prépare à partir.
Un monstre de fer, long de plus de deux kilomètres.
Pas un compartiment cosy. Pas de wagon bar.
Juste des tonnes de charbon, du vent, de la poussière noire… et moi.
Je m’y faufile comme un passager clandestin, dans un wagon vide et me
Le train démarre. Ça gronde, ça vibre, ça hurle.
Et la poussière… elle est partout. Dans les yeux, sur la peau, incrustée dans les vêtements. (RIP petite GoPro)
Chaque minute est une lutte contre l’assaut du vent et du charbon.
Les heures s’étirent. Le temps devient flou dans ce désert qui ne finit jamais.
Puis, dans la nuit noire, sans prévenir, le train s’arrête.
Un homme descend. Il prie sous les étoiles.
Le bruit du monde s’efface. Le calme du désert reprend ses droits.
Et toi, t’es là, figé dans l’instant, tellement petit face à cette scène.
Silencieux. Submergé. Présent.
Zouérat, au bout du voyage.
J’y rencontre Ahmed, chef de la sécurité de la mine.
Il me raconte l’histoire du train, me fait visiter les coulisses de ce géant.
Je dors sur place, épuisé, saturé de poussière, mais ébloui.
Le retour est encore plus brutal.
Pas de wagon vide cette fois.
Je grimpe directement sur le charbon.
Le soleil cogne. L’air brûle.
Et pourtant, quand la nuit tombe, c’est le froid qui gagne.
Un froid sec, intense, qui s’infiltre partout et qui pique.
Évidemment, j’avais prévu des provisions et un bon pull.
Enfin… dans un monde parallèle peut-être.
Mais au-dessus de tout ça, le ciel…
Un ciel comme je n’en avais jamais vu.
Infini, éclaté de lumière froide, hors du temps.
Sur ce train, tu perds la notion d’heures, de confort, de certitudes.
Mais tu gagnes une leçon de liberté brute.
Après plus de 36h à bord de ce colosse d’acier, je rentre à Nouadhibou.
Lessivé, couvert de poussière… mais avec un sourire qui colle à la peau.
Un de ceux que seuls les voyages sans filtre savent dessiner.
J’ai compris que j’aimais l’inconfort. Le rustique.
L’adrénaline qui monte quand tu fais un truc pas tout à fait raisonnable.
Je préfère tenter et me planter, que rester à l’arrêt en me disant “j’aurais dû”.
Ce train m’a conforté dans l'idée de faire confiance à mon instinct, même quand tout crie le contraire.
Parce que c’est souvent quand tu sors des rails… que tu trouves ta vraie direction.🛤️
Tu tenterais l’expérience ? Je connais la route si ça te chauffe.